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La flore fossile d'Armissan | Massif de la Clape

Carnet de paléobotanique de la flore de l'Oligocène


Sur les traces de A. Brongniart, P. Gervais et G. de Saporta

  • Les fossiles présentés proviennent des collections
    du Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris (MNHN) - Photographies de Jocelyn Falconnet & Peter Massicard
    et
    du Muséum d'Histoire Naturelle, Toulouse (MHNT)

La paléobotanique

La paléobotanique, discipline consacrée à l’étude des végétaux fossiles (organes reproducteurs, feuilles, bois…), permet de reconstituer les climats anciens ou encore de retracer l’histoire évolutive des végétaux au cours des temps géologiques.

Muséum National d'Histoire Naturelle

Les pères de la paléobotanique à Armissan (XIXe)

La naissance d'une science

A. Brongniart, 1828
 Nous devons à M. Tournal, pharmacien à Narbonne, beaucoup d'échantillons intéressants de plantes fossiles trouvées dans le deuxième terrain d'eau douce d'Armissan, près Narbonne.
P. Gervais, 1861
  Il existe à Armissan, près Narbonne, dans le département de l'Aude, un curieux gisement de fossiles tertiaires particulièrement riche en empreintes végétales.
P. Tournal, 1868
 La flore fossile d'Armissan offre le plus grand intérêt. Il est permis de dire que c'est une des plus complètes et des plus curieuses de l'Europe.

Gaston de Saporta et le Darwinisme

j’ai surtout insisté dans mes écrits sur la continuité des phénomènes de la vie depuis sa première origine jusqu’à nous. Ainsi, absence complète de créations successives et intermittentes, ce qui conduit nécessairement à admettre la filiation des espèces les unes par les autres.
Lettre de G. de Saporta à C. Darwin, 6 septembre 1868

As I have formerly read with great interest many of your papers on fossil plants you may believe with what high satisfaction I hear that you are a believer in the gradual evolution of Species
Lettre de C. Darwin à G. de Saporta, 24 septembre 1868

En 1859, Darwin publie "L'origine des espèces", base de la théorie sur l'évolution biologique des espèces par la selection naturelle et la lutte pour l'existence.
La découverte par G. de Saporta de plantes tropicales dans les bassins tertiaires d'Aix et d'Armissan (1863 et 1865) fut pour lui le point de dėpart de son adhésion à l'ėvolutionisme.
Jusqu'à cette pėriode, la paléobotanique était encore à ses débuts et la discontinuité dans les flores anciennes n'ėtait pas expliquée.
G. de Saporta porta l'idée d'une filiation comme explication de la ressemblance des espèces.

Le site d'Armissan au XIXe siècle

Armissan est un petit village situé à quelque distance (7 à 8 kilomètres) et à l'est de Narbonne. Des assises calcaires d'un gris bleuâtre, d'un grain très-dur, susceptibles de recevoir un beau poli et de se diviser en tables d'une épaisseur constante, viennent affleurer dans le fond de la vallée semi-circulaire où s'élève le village.
A. Brongniart, 1828

Autour même du village d'Armissan, deux mamelons escarpés, l'un à l'est, l'autre au nord, continuent la série tertiaire, et développent une suite de couches qui s'appuient inférieurement sur les lits à empreintes végétales, pour se terminer par des poudingues et des argiles qui leur servent de couronnement.
G. de Saporta, 1865

Positionnement temporel

Trias Jurassique Crétacé Paléogène Néogène
Tr Tr Tr Ju Ju Ju Cre Cre Pal Eo Ol Mi Pli Ple Hol
Il y a 28 millions d'années, sous un climat semi-aride à Armissan dans l'Aude, une forêt bordait un lac poissonneux, comparable à ceux de l'Afrique actuelle.
Grands mammifères herbivores, oiseaux, tortues et rongeurs cohabitaient sur ces rives.
Muséum de Toulouse

Le bassin lacustre d'Armissan
Echelle des temps géologiques (Ma)
Selon G. de Saporta et jusque dans les années 50, l'âge du dépot avait été daté du Chattien/Miocène inférieur. Plus récemment, de nouvelles estimations le positionne dans le Rupélien soit entre -33.9Ma et -27.8Ma.
Le gisement fossilifère d'Armissan est représentatif de cette transition de l’Oligocène inférieur (Rupélien) à l'Oligocène supérieur (Chattien).

Représentation de l'Eurasie occidentale au Rupélien

Représentation de l'Eurasie occidentale au Rupélien © MNHN
© MNHN
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Les plantes, marqueurs du climat et témoins de leur environnement

  • Paléoclimatologie
  • Etude des conditions climatiques ayant régné à la surface de la Terre dans le passé et de leur évolution

Le climat global


Une approche du climat à Armissan

La flore fossile est un excellent outil permettant de reconstruire les anciens climats et environnements.

Les traits fonctionnels des feuilles incluent par exemple, la taille du limbe, l'état de la marge du limbe (denté ou non dentelé), l'architecture de la veine, la micromorphologie de la cuticule, et des paramètres quantitatifs tels que la masse foliaire par surface (LMA) et la densité et l'indice stomatique. Ces traits ont un impact indirect sur la forme physique via leurs effets sur la croissance, la reproduction et la survie, les trois composantes de la performance individuelle.
De plus, il faut veiller à évaluer quels traits fonctionnels peuvent être utilisés de manière fiable.
Reconstructing leaf area from fragments: testing three methods using a fossil paleogene species
Agathe Toumoulin, Lutz Kunzmann , Karolin Moraweck, and Lawren Sack

Les traits fonctionnels des plantes fossiles permettent de préciser et d'affiner les variables paléo-environnementales spécifiques (précipitations annuelles moyennes (MAP) ou température annuelle moyenne (MAT) → connaissance du microclimat) dans l'hypothèse où la correspondance entre ces caractéristiques et l'environnement était la même dans le passé que dans le présent.
Ils peuvent indiquer comment les plantes réagissent ou se sont adaptées à des facteurs abiotiques ou biotiques, tels que la température, la sécheresse, l'irradiance et les herbivores.


  • Biome tempéré chaud
  • Il a remplacé celui dominé par les forêts tropicales de la fin du Paléocène et de l'Eocène. Il marque aussi la migration de taxa des hautes paléolatitudes vers les basses paléolatitudes.

Pour Armissan, la végétation au Rupélien est caractéristique d'un régime tempéré chaud, à mousson d’été. Les moyennes des températures annuelles devaient se situer entre 16 et 18°C. Les températures hivernales pouvaient descendre en dessous de 7 °C pendant un mois ou deux. La durée de saisons de croissance était de 9 mois.

Une représentation du paysage d'Armissan au Tertiaire

Les familles & les principaux genres trouvés sur le site d'Armissan

Les riches paléoflores du bassin lacustre d'Armissan

Plus de 50 genres représentant plus de 800 espèces, tel est l'éventail botanique du gisement d'Armissan.

  • Bassin lacustre
    Le terme bassin met en évidence la présence d’un système de lagunes ou étangs, de canaux de liaison mer-lagunes, des eaux pluviales et des rivières.
    Dépression occupée ou ayant été occupée par un lac et au fond duquel se sont accumulées des roches sédimentaires.
  • Calcaire lacustre
    Calcaires formés dans des eaux de lacs (calcaire continental).

Autour du bassin lacustre d'Armissan, trois étages se distinguent:
Lac: Une flore aquatique principalement composée de Nympheaceae (Anoectomeria, Nymphaea) et Potamogetonaceae (Potamogeton).
Pourtour du lac: Une forêt tropicale composée de Araliaceae, Arecaceae, Myricaceae, Lauraceaea, ...
Sur les monts: Une forêt de conifères, pins et séquoia (Pinus et Cupressaceae).

Les espèces les plus représentées du gisement

(Dénominations d'origine)
  • Famille, genre & espèce
  • Des entités hiérarchisées prédéfinies: des rangs taxonomiques
  • Dans l'inventaire des organismes vivants (existants ou ayant existé),
    la famille (cinquième rang principal) est un rang taxinomique qui regroupe les genres qui présentent le plus de similitudes entre eux.
    le genre (sixième rang principal) est un rang taxinomique qui regroupe un ensemble d'espèces ayant en commun plusieurs caractères similaires.
Les types de fossile: établissement d'un taxon
Type: Élément de référence attaché à un nom scientifique à partir duquel une espèce a été décrite.
Taxon
Unité quelconque (famille, genre, espèce, etc.) de la classification zoologique ou botanique.
Figuré.
A fait l'objet d'une illustration botanique et sert de référence.
Holotype: spécimen unique ayant servi à l'établissement du nouveau taxon (référence). C'est celui à partir duquel l'espèce a été décrite. Syntype: série de spécimens ayant servi à l'établissement d'un taxon.

Erable
Magnoliophyta| Sapindales | Sapindaceae | Acer
Acer narbonense
© MNHN
Acer narbonense Saporta © MNHN
Acer narbonense Saporta
Acer narbonense Saporta © MNHN
Acer narbonense Saporta
© MNHN
Acer narbonense Saporta © MNHN
Acer narbonense Saporta
© MNHN
Acer narbonense Saporta © MNHN
Acer narbonense Saporta
© MNHN

Andromède
Magnoliophyta | Ericales | Ericaceae | Andromeda
Andromeda narbonensis
Planche VIII, 1865.  G. de Saporta © BNF
Planche VIII, 1865 G. de Saporta
Andromeda narbonensis Saporta  © MNHN
Andromeda narbonensis Saporta
Figuré © MNHN
Andromeda narbonensis Saporta (fructification) © MNHN
Andromeda narbonensis Saporta (fructification)
Figuré © MNHN
Andromeda narbonensis Saporta (fructification) © MNHN
Andromeda narbonensis Saporta (fructification)
Figuré © MNHN

Nymphéas
Magnoliophyta | Nymphaeales | Nymphaeaceae | Anoectomeria
Anoectomeria brongniartii
Planche X, 1865.  G. de Saporta © BNF
Planche X, 1865 G. de Saporta © BNF
Anoectomeria brongniartii SAPORTA, 1865 (feuille) © MNHN
Anoectomeria brongniartii SAPORTA, 1865 (feuille)
© MNHN
Anoectomeria brongniartii SAPORTA, 1865 (partie inférieure d'un fruit) © MNHN
Anoectomeria brongniartii SAPORTA, 1865 (partie inférieure d'un fruit)
© MNHN
Anoectomeria brongniartii SAPORTA, 1865 (fruit) © MNHN
Anoectomeria brongniartii SAPORTA, 1865 (fruit)
© MNHN
Anoectomeria brongniartii SAPORTA, 1865 (graines) © MNHN
Anoectomeria brongniartii SAPORTA, 1865 (graines)
© MNHN
Anoectomeria brongniartii SAPORTA, 1865 (fleur) © MNHN
Anoectomeria brongniartii SAPORTA, 1865 (fleur)
© MNHN

Aralie
Magnoliophyta | Araliaceae | Aralia
Aralia hercules
&
Aralia ilicifolia
Planche IX, 1865.  G. de Saporta © BNF
Planche IX, 1865 G. de Saporta
Aralia hercules SAPORTA © MNHT
Aralia hercules SAPORTA
© MHNT
Aralia hercules SAPORTA © MNHN
Aralia hercules SAPORTA
© MNHN
Aralia hercules SAPORTA © MNHN
Aralia hercules SAPORTA
© MNHN
Aralia ilicifolia SAPORTA © MNHN
Aralia ilicifolia SAPORTA
© MNHN

Bouleau
Magnoliophyta | Betulaceae | Betula
Betula dryadum
&
Betula cuspidens
Betula dryadum Ad. BRONGNIART, 1828 © MNHT
Betula dryadum Ad. BRONGNIART, 1828
© MNHN
Betula cuspidens SAPORTA, 1865 © MNHT
Betula cuspidens SAPORTA, 1865
© MNHN

Cannelier
Magnoliophyta | Lauraceae | Cinnamomum
Cinnamomum lanceolatum
&
Cinnamomum polymorphum
Cinnamomum lanceolatum HEER, 1856 © MNHN
Cinnamomum lanceolatum HEER, 1856 (feuille)
© MNHN
Cinnamomum polymorphum (Al. BRAUN) HEER, 1856 (feuille) © MNHN
Cinnamomum polymorphum (Al. BRAUN) HEER, 1856 (feuille)
© MNHN

Comptonie
Magnoliophyta | Myricaceae | Comptonia
Comptonia dryandraefolia
Planche V, 1865.  G. de Saporta © BNF
Planche V, 1865 G. de Saporta © BNF
Comptonia dryandraefolia Ad. BRONGNIART, 1828 (feuille) © MNHN
Comptonia dryandraefolia Ad. BRONGNIART, 1828 (feuille)
Figuré © MNHN
Comptonia dryandraefolia Ad. BRONGNIART, 1828 (feuille) © MNHN
Comptonia dryandraefolia Ad. BRONGNIART, 1828 (feuille)
© MNHN
Comptonia dryandraefolia Ad. BRONGNIART, 1828 (feuille) © MNHT
Comptonia dryandraefolia Ad. BRONGNIART, 1828 (feuille)
© MHNT
Comptonia dryandraefolia Ad. BRONGNIART, 1828 (feuille) © MNHN
Comptonia dryandraefolia Ad. BRONGNIART, 1828 (feuille)
© MNHN
Comptonia dryandraefolia Ad. BRONGNIART, 1828 (feuille) © MNHT
Comptonia dryandraefolia Ad. BRONGNIART, 1828 (feuille)
© MHNT

Engelhardtia
Magnoliophyta | Juglandaceae | Engelhardtia
Engelhardtia brongniartii
&
Engelhardtia oxytpera
Planche XII, 1865.  G. de Saporta © BNF
Planche XII, 1865 G. de Saporta
Engelhardtia oxyptera SAPORTA,1865 (fruit) © MNHN
Engelhardtia oxyptera SAPORTA, 1865 (fruit)
© MHNT
Engelhardtia brongniartii SAPORTA, 1865 (fruit) © MNHN
Engelhardtia brongniartii SAPORTA, 1865 (fruit)
© MHNT

Houx
Magnoliophyta | Aquifoliaceae | Ilex
Ilex horrida,
Ilex acuminata
&
Ilex rigida
Planche XI, 1865.  G. de Saporta © BNF
Planche XI, 1865 G. de Saporta © BNF
Ilex rigida © MNHN
Ilex rigida
Figuré © MHNT
Ilex horrida SAPORTA © MNHN
Ilex horrida SAPORTA
Figuré © MNHN
Ilex horrida SAPORTA © MNHN
Ilex horrida SAPORTA
© MHNT
Ilex acuminata SAPORTA © MNHN
Ilex acuminata SAPORTA
Figuré © MHNT

Laurier
Magnoliophyta | Lauraceae | laurus
Laurus superba,
&
Laurus resurgens
Planche VII, 1865.  G. de Saporta © BNF
Planche VII, 1865 G. de Saporta
Laurus superba SAPORTA © MNHN
Laurus superba SAPORTA
Holotype © MHNT
Laurus resurgens SAPORTA © MNHN
Laurus resurgens SAPORTA
Figuré © MHNT

Pin
Coniferophyta | Pinaceae | Pinus
Pinus pseudo-strobus,
Pinus fallax,
Pinus echinostrobus
&
Pinus tenuis
Planche III, 1865.  G. de Saporta © BNF
Planche III, 1865 G. de Saporta © BNF
Planche IV, 1865.  G. de Saporta © BNF
Planche IV, 1865 G. de Saporta © BNF
Pinus pseudo-strobus Ad. BRONGNIART, 1828 © MNHN
Pinus pseudo-strobus Ad. BRONGNIART, 1828
Syntype © MNHN
Pinus echinostrobus SAPORTA (cône) © MNHN
Pinus echinostrobus SAPORTA (cône)
Figuré © MNHN
Pinus tenuis SAPORTA (cône) © MNHN
Pinus tenuis SAPORTA (cône)
© MNHN
Pinus fallax SAPORTA (rameau, feuille) © MNHN
Pinus fallax SAPORTA (rameau, feuille)
© MNHN

Peuplier
Magnoliophyta | Salicaceae | Populus
Populus sclerophylla
&
Populus palaeomelas
Populus sclerophylla SAPORTA (feuille)  © MNHN
Populus sclerophylla SAPORTA (feuille)
Figuré © MNHN
Populus sclerophylla SAPORTA (feuille)  © MNHN
Populus sclerophylla SAPORTA (feuille)
© MNHN
Populus palaeomelas SAPORTA (feuille)  © MNHN
Populus palaeomelas SAPORTA (feuille)
© MNHN

Sumac
Magnoliophyta | Anacardiaceae | Rhus
Rhus palaeocotinus
&
Rhus atavia
Planche XIII, 1865.  G. de Saporta © BNF
Planche XIII, 1865 G. de Saporta © BNF
Rhus palaeocotinus SAPORTA, 1865 (feuille) © MNHN
Rhus palaeocotinus SAPORTA, 1865 (feuille)
Figuré © MHNT
Rhus atavia SAPORTA, 1888 © MNHN
Rhus atavia SAPORTA, 1888
© MHNT

Séquoia
Coniferophyta | Cupressaceae | Sequoia
Sequoia tournalii
&
Sequoia couttsiae
Planche II, 1865.  G. de Saporta © BNF
Planche II, 1865 G. de Saporta
Sequoia couttsiae HEER (rameau) © MNHN
Sequoia couttsiae HEER (rameau)
© MNHN
Sequoia couttsiae HEER (rameau) © MNHN
Sequoia couttsiae HEER (rameau)
© MNHN
Sequoia tournalii SAPORTA (rameau) © MNHN
Sequoia tournalii SAPORTA (rameau)
© MNHN
Sequoia tournalii SAPORTA (feuille) © MNHN
Sequoia tournalii SAPORTA (feuille)
Figuré © MNHN
Sequoia tournalii SAPORTA (fruit) © MNHN
Sequoia tournalii SAPORTA (fruit)
Figuré © MNHN

Les relations avec les plantes d'aujourd'hui

Bien connaître la flore actuelle pour comprendre celle du passé

L'exercice ci-dessous ne met en relation qu'une infime partie des éléments ayant conduit à la proposition d'une espèce actuelle analogue montrant ainsi l'existence d'un lien de filiation. En effet, le paléobotaniste va s'appuyer sur l'ensemble des caractéristiques des empreintes trouvées pour étayer sa comparaison (forme, nervure, fleur, fruits, âge (stade de croissance), etc...).
Ainsi dans une même espèce, la diversité et la variabilité des caractères des feuilles affectées par exemple, par des facteurs microclimatiques et abiotiques, est aussi un élement à prendre en compte.

  • Biomes
  • Ecosystèmes terrestres caractéristiques de grandes zones biogéographiques soumises à un climat particulier.

La carte du monde met en évidence la localisation et le biome associé aux espèces actuelles analogues à celles identifiées sur les fossiles d'Armissan.



Famille Pinaceae

Les Pins

Le genre Pinus est celui le plus représenté à Armissan.
Plus de la moitié des spécimems de Pins recueillis à Armissan ont une espèce analogue dont la distribution native actuelle est le Mexique dans des zones subtropicales humides.

Cônes Pinus  © MNHN
Les différents cônes de Pins trouvés sur le site d'Armissan © MNHN

Pinus echinostrobus SAPORTA vs Pin blanc du Mexique
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): Mexique
Cônes Pinus echinostrobus SAPORTA vs Pinus ayacahuite © MNHN
Cônes Pinus echinostrobus SAPORTA vs Pinus ayacahuite © MNHN

Pinus tenuis SAPORTA vs Pin sylvestre
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): Europe, Russie
Cônes Pinus tenuis SAPORTA vs Pinus sylvestri L. © MNHN
Cônes Pinus tenuis SAPORTA vs Pinus sylvestri L. © MNHN
Les épithètes
tenuis: Fin, léger
echinostrobus : Cône dont les écailles ont des pointes comme les piquants des hérissons. De strobus: concernant les cônes, en tourbillon. Vient du grec strobilos: toupie et echino hérisson.
ayacahuite : de la langue parlée des Aztèques (náhuatl) ayacuahuitl. De āyahuitl, brouillard et cuahuitl, arbre.
sylvestri : des forêts, forestier

Famille Laureacae

Les Lauriers vrais

Le nom Laurier est souvent utilisé pour désigner des plantes qui n'appartiennent pas au genre Laurus.

Essence principale de la laurisylve (forêt subtropicale des milieux frais et humides) que l'on trouvait avant les glaciations sur la plus grande partie du bassin méditerrannéen, les lauriers vrais n'existent actuellement plus que dans les îles de la Macaronésie.

Laurus typica SAPORTA vs Laurier des Indes (Acajou de Madère)
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): Madère et îles Canaries
Laurus typica vs Persea indica © MNHN
Laurus typica vs Persea indica © MNHN
Les épithètes
typica : représentant caractéristique du genre
indica : de indicus signifiant de l'Inde ou de l'Extrême-Orient.

Les Camphriers

Cinnamomum polymorphum HEER vs Camphrier
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): Japon, Corée
Cinnamomum polymorphum (Al. BRAUN) HEER, 1856  vs Cinnamomum camphora © MNHN
Cinnamomum polymorphum (Al. BRAUN) HEER, 1856 vs Cinnamomum camphora © MNHN

Les Canneliers

Cinnamomum lanceolatum HEER vs Cannelier de Malaisie
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): Asie du Sud-Est
Cinnamomum lanceolatum HEER, 1856  vs Cinnamomum burmannii © MNHN
Cinnamomum lanceolatum HEER, 1856 vs Cinnamomum burmannii © MNHN
Cinnamomum: De kinnamomom, un mot grec utilisé par Théophraste: Kineim signifiant « enrouler », a étant privatif et momos signifiant « défaut » car la plante n’était connue en Grèce que par les petits rouleaux d’écorce aromatique de cannelle.
Les épithètes
lanceolatum: En forme de lance
burmannii: en hommage à Johannes Burman, botaniste néerlandais, né le 26 avril 1707 et mort le 20 février 1780.

Famille Ericaceae

Les Agaristes (Leucothoës)

Actuellement le genre Andromeda ne contient plus qu'une seule espèce et la plupart ont été déplacées vers d'autres genres.
En particulier, les espèces trouvées dans le gisement d'Armissan ont été placées dans le genre Leucothoë:


Andromeda latior SAPORTA vs Agariste à feuilles de saule
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): Afrique tropicale
Andromedia narbonensis SAPORTA vs Agarista salicifolia G.Don
Andromedia narbonensis SAPORTA vs Agarista salicifolia G.Don © MNHN
Andromedia narbonensis SAPORTA vs Agarista salicifolia G.Don
Andromedia narbonensis SAPORTA vs Agarista salicifolia G.Don © MNHN
Les épithètes
narbonensis: de la région de Narbonne
salicifolia: à feuille de saule
latior: large
megalophylla: du grec phyllon, feuille. à grandes feuilles
inquirenda: désigne une espèce à l’identité douteuse nécessitant une enquête plus approfondie de son statut
Synonymes de l'espèce actuelle
Agarista pyrifolia, Agauria salicifolia, Andromeda salicifolia, Leucothoe salicifolia

Famille Cupressaceae

Les Séquoias

Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): Californie et Orėgon

Le genre Sequoia était présent depuis le Crétacé jusqu'aux périodes de refroidissement de la fin de l’ère tertiaire (Pliocène final -2.58 Ma) et de l’ère quaternaire (cycles glacières du Pléistocène en Europe).

Sequoia tournalii SAPORTA vs Sequoia à feuilles d'If (Séquoia toujours vert) Feuilles en aiguilles aplaties persistantes, opposées par deux le long des rameaux.
Sequoia tournalii Saporta vs Sequoia sempervirens © MNHN
Sequoia tournalii Saporta vs Sequoia sempervirens © MNHN
Cône femelle  Sequoia tournalii Saporta vs Sequoia sempervirens © MNHN
Cône femelle Sequoia tournalii Saporta vs Sequoia sempervirens © MNHN

Séquoia toujours vert
Rameau de Séquoia toujours vert
Rameau de Séquoia toujours vert
Les épithètes
tournalii: en hommage à Paul Tournal
sempervirens: Toujours vert


Sequoia couttsiae HEER vs Séquoia géant Feuilles persistantes, en forme d’écailles arrangées en spirale autour de la tige.
Sequoia couttsiae Heer vs Sequoiadendron giganteum (Lindl.) J.Buchholz  © MNHN
Sequoia couttsiae Heer vs Sequoiadendron giganteum (Lindl.) J.Buchholz © MNHN

Séquoia géant
Rameau de Séquoia géant
Rameau de Séquoia géant

Famille Nympheaceae

Les Nymphéas

Le genre Nymphaea sous-genre lotos contient 2 espèces africaines (N. lotus, N. petersiana) et 2 asiatiques (N. pubescens, N. rubra).

Sous le genre Anoectomeria, G. de Saporta décrit une espèce aujourd'hui disparue Anoectomeria brongniartii qui peut être classée dans le genre Nymphaea sous-genre Lotos et se rapprochant de l'espèce actuelle Nymphaea lotus.
Anoectomeria brongniartii → Nymphaea (Lotos) brongniartii


Anoectomeria brongniarti SAPORTA vs Nymphéa lotus
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): Egypte et Afrique tropicale
Anoectomeria brongniartii vs Nymphéa lotus © MNHN
Anoectomeria brongniartii vs Nymphaea lotus © MNHN
Anoectomeria brongniartii vs Nymphéa lotus © MNHN
Anoectomeria brongniartii vs Nymphaea lotus (Fleur & fruit )© MNHN
Les épithètes
brongniartii: en hommage à A. Brongniart
Synonymes de l'espèce actuelle
Lotier d'Égypte, Lotus tigré

Famille Sapindaceae

Les Érables

Distribution de l'espèce actuelle analogue (native):
Acer narbonense SAPORTA vs Erable hybride (Acer hybridum, Acer pensylvanicum)
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native):
Acer narbonense Saporta vs Acer hybridum Bosc © MNHN
Acer narbonense Saporta vs Acer hybridum Bosc © MNHN
Les épithètes
narbonense: De la région de Narbonne
hydridum: hybride

Famille Betulaceae

Les Bouleaux

Betula dryadum Ad. Brongniart, 1828 vs Bouleau flexible
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): Est de l'Amérique du Nord
Betula dryadum Ad. Brongniart, 1828 vs Betula lenta © MNHN
Betula dryadum Ad. Brongniart, 1828 vs Betula lenta © MNHN

Betula cuspidens SAPORTA vs Bouleau de l' Himalaya "jacquemontii"
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): Népal
Betula cuspidens SAPORTA, 1865 vs Betula jacquemontii © MNHN
Betula cuspidens SAPORTA, 1865 vs Betula jacquemontii © MNHN
Les épithètes
dryadum : Du mot grec drus, chêne. Relatif au chêne. Dans la mythologie grecque les dryades sont les nymphes des chênes en particulier.
lenta : Souple
cuspidens : cuspidé, du latin cuspis qui désigne une pointe aigüe.
jacquemontii : en hommage à Venceslas Victor Jacquemont, naturaliste et explorateur français 1801-1832.

Famille Araliaceae

Les Aralies

Aralia hercules SAPORTA vs Oreopanax platanifolius (Aralia platanifolia)
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): Colombie
feuille d'Aralia hercules Saporta vs Aralia platanifolius © MNHN'
feuille d'Aralia hercules Saporta vs Aralia platanifolius © MNHN
Les épithètes
hercules: désigne une grande taille
platanifolius: À feuilles de platane

Famille Myricaceae

Les Comptonies

Comptonia dryandrefolia Ad. Brongniart vs Comptonie voyageuse
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): Est de l'Amerique du Nord, Canada
Comptonia dryandrefolia Ad. Brongniart vs  Comptonia peregrina © MNHN
Comptonia dryandrefolia Ad. Brongniart vs Comptonia peregrina © MNHN
Les épithètes
dryandefolia: à feuille de chêne.
peregrina: du latin peregrinus, qui est d'un autre pays


Famille Anacardiaceae

Les Sumacs

Certains Rhus vénéneux ont été reclassées dans le genre Toxicodendron.

Rhus paleocotinus SAPORTA vs Bois de chien (arbre à gale)
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): Amérique centrale
Rhus paleocotinus Saporta 1865 vs Toxicodendron radicans © MNHN
Rhus paleocotinus Saporta 1865 vs Toxicodendron radicans © MNHN
Toxicodendron radicans © MNHN
Toxicodendron radicans © MNHN
Les épithètes
paleocotinus: cotinus, d'un ancien nom grec signifiant olivier sauvage, paleo: du grec Palaiós primitif, ancien.
radicans: racines sur les tiges

Famille Juglandaceae

Les Engelhardia (Engelhardtia)

Engelhardtia oxyptera SAPORTA vs Engelhardtia rigida
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): Philippines, Papouasie
Fruit à noyau ailé de l'Engelhardtia oxyptera SAPORTA, 1865 vs Engelhardtia rigida © MNHN
Fruit à noyau ailé de l'Engelhardtia oxyptera SAPORTA, 1865 vs Engelhardtia rigida © MNHN
Les épithètes
oxyptera: du grec oxus, pointu, et ptera, ailes. (référence au fruit à noyau ailé)
rigida: rigide, raide

Famille Salicaceae

Les Peupliers

Populus palaeomelas SAPORTA vs peuplier de l'Euphrate
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): De l'est de la Méditerranée jusqu'à la Chine (zones désertique)
Populus palaeomelas Saporta vs Populus euphratica © MNHN
Populus palaeomelas Saporta vs Populus euphratica © MNHN
Les épithètes
palaeomelas: du grec Palaiós, ancien et melas du grec signifiant noir, sombre
euphratica: De la région de l'Euphrate


Famille Aquifoliaceae

Les Houx

Ilex acuminata SAPORTA vs Houx à feuilles larges
Distribution de l'espèce actuelle analogue (native): Chine et Japon
Rameau de Ilex acuminata Saporta © MNHN
Ilex acuminata Saporta vs Ilex latifolia © MNHN
Les épithètes
acuminata: à feuilles dont le sommet se termine en pointe (acuminé)
latifolia: du latin latus qui signifie large et folia ou folium, feuille. à feuilles larges.

Pour en savoir plus

Géologie
1. Le massif de la Clape, observations géologiques. ASNAT
Paléobotanique
1. Paléobotanique : mémoire végétale des roches sédimentaires, Jean Dejax maître de conférences au Muséum national d'Histoire naturelle et paléo-palynologue
2. La végétation au cours des temps géologiques, Dario De Franceschi, UMR 8569, Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris
3. Léon Moret, Manuel de paléontologie végétale, édition Masson 1943.
4. Louis Emberger, Les plantes fossiles dans leurs rapports avec le végétaux vivants, édition Masson 1968.
5. Kathy Willis, Jennifer McElwain. The Evolution of Plants, OUP Oxford; 2 édition (19 décembre 2013)
6. Wilson N Stewart. Paleobotany and the Evolution of Plants, Foundation Books; 2nd ed. édition (30 avril 2008)
7. Edith L. Taylor, Thomas N. Taylor, Michael Krings. Paleobotany: The Biology and Evolution of Fossil Plants, Edition 2, Jan 2009. Academic Press
8. Tanrattana M., Boura A., Jacques F. M. B., Villier L., Fournier F., Enguehard A., Cardonnet S., Voland G., Garcia A., Chaouch S. & De Franceschi D. 2020. — Climatic evolution in Western Europe during the Cenozoic: insights from historical collections using leaf physiognomy. Geodiversitas 42 (11): 151-174..
9. Toumoulin A., Kunzmann L., Moraweck K. and Sack L. Reconstructing leaf area from fragments: testing three methods using a fossil Paleogene species. in American Journal of Botany.
Collection
1. Collection de fossiles d'Armissan du Muséum National d'Histoire Naturelle
Adolphe Brongniart
1. Annales des sciences naturelles, 1828-09. Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque nationale de France.
2. Tableau des genres de végétaux fossiles considérés sous le point de vue de leur classification botanique et de leur distribution géologique, 1849. Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque nationale de France.
3. Prodome d'une histoire des végétaux fossiles, 1828. Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque nationale de France.
Paul Gervais
1. Sur les empreintes végétales trouvées à Armissan (Aude), 1863. Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier, mémoires de la section des sciences, Tome V
Gaston de Saporta
1. Etudes sur la végétation du Sud-Est de la France à l'époque tertiaire, Partie II Annales des sciences naturelles, Botanique 1865 (SER5,T3). Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque nationale de France.
2. Etudes sur la végétation du Sud-Est de la France à l'époque tertiaire, Partie III Annales des sciences naturelles, Botanique 1865 (SER5,T4). Source Biodiversity.org.
3. Les anciens climats de l'Europe et le développement de la végétation : conférence donnée au Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences, tenu au Havre en août 1877, G. de Saporta. Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque nationale de France.
4. Du niveau aquitanien de Manosque: les mêmes groupes dans la flore d'Armissan. Mémoires de la société géologique de France, G de Saporta. Biodiversity.org
Bulletin SESA
1. Armissan: compte-rendu scientifique par Louis Chartier, Bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude, T. III, p65, 1892. Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque nationale de France.
2. Les carrières d'Armissan, Bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude, T. XXXIV, p131, 1930. Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque nationale de France.