Les redoutes de la côte Narbonnaise | de l'étang de Vendres aux falaises de Leucate
  • Mes remerciements à Guillaume EPPE pour les précieuses informations sur les ouvrages du plateau de Leucate.

Introduction

Cet inventaire se penche sur l'histoire des ouvrages militaires (redoutes, batteries et forts) construits le long de la côte Narbonnaise au cours du XVIIIe siècle. Ce secteur ne constitue qu'une petite partie de la ligne de défense qui s'étendait plus au nord jusqu'au grau d'Orgon (embouchure du Petit Rhône près de Saintes-Maries de la mer).

Vers 1744
Carte des côtes du Languedoc, capitainerie de Narbonne, Vidal (publiée vers 1744) © IGN
Vers 1789
Carte des redoutes du Languedoc établie par J-P Mareschal (publiée en 1787) © BNF

La plupart de ces ouvrages ont été définitivement détruits par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale lors de la mise en place des fortifications de leur ligne de défense (südwall: rempart du sud).

Les seules redoutes encore visibles de nos jours sont celles de la Vieille-Nouvelle en ruines et de la Haute Franqui qui a été restaurée dans les années 1990. Il reste aussi quelques vestiges observables dans la zone de Leucate/La Franqui ainsi que du côté de Montolieu.

La surveillance du littoral avant le XVIIIe siècle

La surveillance des bouches de l'Aude (graus de Vendres) était assurée par la tour du Comte Pierre dont la première mention date de 1221. C'était un poste fortifié bâti près de la mer pour en surveiller les abords.

a loco vocato turris comitis Petri usque ad locum seu stagnum quod dividit Corbariam
Aymeric III( vicomte de Narbonne: 1202-1239), archives de la ville de Narbonne, AA 101, f°117

On trouvait aussi à proximité la tour d'Aragon située près de la combe Levrière et dominant l'étang de Pissevaques.

Le grau de la Nouvelle était surveillé par la tour de la Nouvelle construite en 1589 d'une dizaine de mètres de haut, et qui servait à la protection avancée de Narbonne.

F°294 - 19 avril -
Bail à prix fait des travaux de construction de la tour de La Nouvelle, consenti à MM. Antoine Gantier, Jean Delort et Nicolas Puchellet, maîtres maçons de Narbonne.
La tour, au rez du sol, aura 4 cannes de côté. Ses fondations, poussées jusqu'à 2 pans au-dessous de l'eau, seront supportées par "une grille de majoriers" fournis par la ville. Elles se composeront d'un massif, bâti à pierre, chaux et sable jusqu'à la hauteur d'une canne au-dessus de l'eau. Au-dessus de ce massif, les murs de la tour auront 6 pans d'épaisseur et 12 pans de hauteur pour le rez-de-chaussée, 4 pans d'épaisseur et 2 pans de hauteur pour le premier étage, et 2 pans d'épaisseur et 4 pans de hauteur pour le deuxième étage, terminé par des créneaux de 4 pans de hauteur. Enfin, les deux étages seront séparés par des voûtes de 2 pans d'épaisseur. Les matériaux seront pris de la carrière de Cauquenne et transportés à pied d'œuvre aux frais de la ville.

Ces trois tours sont mentionnées en ruines au début du XVIIIe siècle.

Le contexte historique fin XVIIe - début XVIIIe

Suite aux guerres de Neuf ans, et de la succession d'Espagne marquée par la prise de Gibraltar en 1704 par les Anglais, la mise en place d'une ligne de défense sur les côtes méditerranéennes devient une priorité afin de prévenir le risque d'un débarquement.

Les ouvrages d'Antoine de Niquet

  • Antoine de Niquet (v. 1640-1726): Ingénieur général des fortifications de Provence, de Dauphiné, de Languedoc en 1680.

La prise temporaire de Sète en 1710 par les Anglais conduisit Antoine Niquet à fortifier dès 1711, les points considérés comme les plus faibles de la côte: Agde, Sète et la Nouvelle. Dans l'optique de la mise en place d'un port dans l'anse de La Franqui et de la prolongation du canal de La Nouvelle vers Lapalme, la nécéssité de surveiller et de garder, s'imposa. A cet effet, deux redoutes furent construites à La Franqui: la Basse-Franqui et la Haute-Franqui.

Le système Mareschal: classification des ouvrages

  • Jacques Philippe Mareschal (1689-1778): Directeur des fortifications des provinces du Languedoc en 1738.

J-P Mareschal a jeté les bases du système d'ouvrages à construire, qui ont pu par la suite, s'adapter en fonction des besoins et des contraintes locales.


Les ouvrages types

Les plans fournis par J-P Mareschal mettent en lumière l'approche par groupe fonctionnel suivie même si tous n'ont pas été transposés tels quels sur place.


  • Signal/Tour à signal
  • Redoute
  • Batterie
L'objectif est de "découvrir tous les mouvements étrangers et d'être à la portée d’en donner connaissance par des signaux."
  • Mémoire sur les places fortes, J-P Mareschal, 1752
  • Petite tour de guet de 3 à 4 toises de côté à la base selon les configurations, et comptant un étage surmonté d'une plate-forme de surveillance. L'entrée se fait par une porte située au 1er étage. Le foyer est placé au centre.
Signal (1741) © Archives Départementales de l'Hérault
Signal (1744) © Archives Départementales de l'Hérault Dans cette catégorie: Signal du Cap Saint-Pierre, signal de la Vieille-Nouvelle
L'objectif est "d'avoir un certain nombre de postes fixés qui ne puissent point être enlevés et qui puissent donner le temps aux troupes garde-côtes et autres, de se porter dans les endroits ou l'on aurait pu tenter quelque descente."
  • Mémoire sur les places fortes, J-P Mareschal, 1752

Sous cette dénomination est regroupée des ouvrages plus importants et équipés de canons.
  • Tour de guet de 4 à 6 toises de côté à la base env. et comptant un étage surmonté d'une plate-forme de surveillance. Le signal est placé dans un angle de la plate-forme sur la redoute simple. Pour la redoute à canon, le signal, d'un diamètre de 1,20m, est placé au centre de la plate-forme. Elle est lourdement armée
Redoute simple (1744) © Archives Départementales de l'Hérault
  • Tour de guet d'une hauteur de 8,2m env. et comptant trois étages surmontés d'une plate-forme de surveillance. Le signal, d'un diamètre de 1,20m, est placé au centre de la plate-forme. Elle est lourdement armée.
Redoute à canon (1744) © Archives Départementales de l'Hérault Dans cette catégorie: Fort des Mattes
L'objectif est "d'empêcher que l'ennemi ne pénétre dans le pays par les embouchures des rivières qu'on appelle graux ou ne vienne bruler les barques et les bâtiments qui se trouveraient dans les rivières."
  • Mémoire sur les places fortes, J-P Mareschal, 1752

Plan d'une batterie avec sa redoute et son signal (1741) © Archives Départementales de l'Hérault Dans cette catégorie: Batterie du grau de la Nouvelle

Adjudication des ouvrages à construire
de Leucate au Grau d'Orgon (1741)
C1258 © AD11
Liste des ouvrages de la côte in Mémoire des places fortes
J-P Mareschal (1752) © BNF

Onze ans après l'adjudication des ouvrages à construire (Mars 1741), J-P Mareschal dresse dans ses mémoires des places fortes l'état des fortifications de la côte.

De l'embouchure de l'Aude à La Vieille-Nouvelle

Les quatre redoutes, Vendres, Cap Saint-Pierre, Montoulieu et Vieille Nouvelle, sont semblables

  • Redoute de Vendres
  • Redoute du Cap Saint-Pierre
  • Redoute du Cap Montolieu
  • Redoute de la Vieille-Nouvelle
Position de la Redoute de Vendres (1945) © IGN
  • Construit en 1742
  • Sous la direction de J-P Mareschal
  • Classification: Signal
  • Etat actuel: Détruite en 1940-45 (Seconde guerre mondiale)
  • Fonction: Surveillance du grau de Vendres


Information:
  • Elle a été détruite pendant la seconde guerre mondiale par les Allemands. A la place se trouve un blockhaus.
Autres désignations:
  • Signal de Vendres, 1758
  • Tour de Vendres, 1819

Les graus de Vendres et la redoute (1771) © BNF La redoute de Vendres (1789) entre l'embouchure de l'Aude et le grau de Pissevaches © AD11
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Position de la Redoute du Cap Saint-Pierre (1951) © IGN
  • Construit en 1742
  • Sous la direction de J-P Mareschal
  • Classification: Signal
  • Etat actuel: Détruite en 1942-44 (Seconde guerre mondiale)
  • Fonction: Surveillance du grau des Exals


Autres désignations:
  • Signal du Cap Saint-Pierre, 1758
  • Signal de Saint-Pierre, 1787
  • Tour de Saint-Pierre, 1819
  • Redoute de Saint-Pierre, 1830
Information:
  • La tour est devenue un poste de douanes au XIXe siècle (av. 1819). Sur le rocher Saint-Pierre était installée une batterie.
    Elle a été détruite pendant la seconde guerre mondiale par les Allemands. Les ruines du bâtiment accolé sont restées visibles jusqu'au milieu des années 1980 et ont disparues lors des travaux d'aménagement de Saint-Pierre.
1819: Saint-Pierre © Service Historique de la Défense, folio 1bis - ATLAS 197 Le bâtiment des Douanes et la redoute, Cadastre Napoléonien vers 1830, secteur D11 © AD11
XXe siècle
Chronologie photographique
  1. ≃ 1900


    La redoute de Saint-Pierre vers 1900. Photographie prise depuis le rocher de Saint-Pierre

  2. ≃ 1903

  3. ≃ 1910

  4. ≃ 1925

  5. ≃ 1930

    Depuis les Exals, la redoute de Saint-Pierre vers 1930

  6. ≃ 1953

    A droite du monument P. Brossolette, les ruines du bâtiment des douanes vers 1953-55

  7. ≃ 1960

    Les ruines du bâtiment des douanes étaient encore visibles dans les années 1960

  8. ≃ 1970

    Les ruines du bâtiment des douanes étaient encore visibles dans les années 1970

Position de la Redoute du Cap Montolieu (1961) © IGN
  • Construite après 1744
  • Sous la direction de J-P Mareschal
  • Classification: Signal
  • Etat actuel: Détruite en 1940-45 (Seconde guerre mondiale)
  • Fonction: Surveillance


Information:
  • Il est fait mention d'une baraque en bois au lieu dit "Cap de Montoliou" construite pour le détachement de la milice garde-côtes en 1744.
  • La redoute de Montolieu située à l'Est de la falaise morte dans la garrigue de Rouquette, a été détruite par les Allemands lors de leur retraite. On retrouve de nombreux blocs de pierre rectangulaire de la Redoute tout le long de la position.
    Elle servait de relais entre les redoutes de Saint-Pierre et de la Vieille-Nouvelle et fût mis à la disposition des Douanes tel qu'il est décrit dans un procès verbal de l'an X (Janvier 1802).
Autres désignations:
  • Signal du Cap Montolieu,1758
  • Redoute de Montolieu, 1774-1781
  • Signal de Montaulieu, 1787

Plan Barthes côte 6723 (1774-1784) © AD11
Vestiges de la redoute de Montolieu
Position de la Redoute de la Vieille-Nouvelle (1962) © IGN
  • Construit en 1742
  • Sous la direction de J-P Mareschal
  • Classification: Signal
  • Etat actuel: Ruines
  • Fonction: Surveillance du grau de la Vieille-Nouvelle


Information:
  • Elle fût mise à la disposition des Douanes au début du XIXe siècle tel qu'il est décrit dans un procès verbal de l'an X (janvier 1802).
    Le signal de la Vieille-Nouvelle est le seul vestige encore en place avec la redoute de la Haute Franqui.
Autres désignations:
  • Tour de la Vieille Nouvelle
  • Signal de la Vieille-Nouvelle, 1758
Carnet de randonnée: Du salin de Gruissan au grau de la Vieille-Nouvelle

Le grau de la Vieille-Nouvelle et son signal, carte de Saussine (1776) © Voies navigables de France, archives des canaux du Midi Le signal de la Vieille-Nouvelle dans les années 2000

La Nouvelle

XVIIIe s.
1776: Les trois redoutes indiquées sur le plan: la redoute (ruines) est la première construite, la vieille redoute est celle d'A. Niquet, la nouvelle redoute est celle de J-P Mareschal.
Les redoutes du grau de la Nouvelle, carte de Saussine (1776) © Voies navigables de France, archives des canaux du Midi
XIXe s.
1819: Le secteur du grau de la Nouvelle avec les trois redoutes et l'emplacement des deux batteries en ruines (Batterie du Cap Romarin et batterie des Caves)
  • Redoute de la Nouvelle
  • Batterie du grau de la Nouvelle
Position de la Redoute de la Nouvelle (1942) © IGN
  • Construit en 1711
  • Sous la direction de A. Niquet
  • Classification: Redoute
  • Etat actuel: Disparue
  • Fonction: Surveillance du grau de la Nouvelle


La tour du grau (vers 1662)
© Archives départementales de l’Hérault, C 11234-2
Information:
  • Redoute légère en bois et terre construite en même temps que celle d'Agde et de Sète.
  • Il existait une redoute plus ancienne en amont du chenal vers l'étang appelée "tour de la Nouvelle (construite en 1589) puis tour du grau (1662)" qui servait à la protection avancée de Narbonne. Elle est indiquée sous la dénomination "redoute ruinée" en 1764
  • La tour de la Nouvelle, carte du Bas Languedoc par J. de Beins (1626) © BNF
Autres désignations:
  • Redoute neuve, 1711
  • Vieille redoute, 1764 (suite à la construction de la batterie de La Nouvelle en 1746)

XVIIIe siècle

La redoute du chenal de la Nouvelle (1723)
© Archives départementales de l’Hérault, C 6955-1
Position de la Batterie du grau de la Nouvelle (1942) © IGN
  • Construit en > 1746
  • Sous la direction de J-P Mareschal
  • Classification: Redoute avec batterie à Barbette
  • Etat actuel: Disparue en 1952
  • Fonction: Garde et surveillance du grau de la Nouvelle


Information:
  • Adjudication en 1746 des ouvrages de construction d'une batterie à Barbette. Elle a été réalisée à l'extrémité du môle ouest qui avait du être élargi pour permettre cette construction, mais n'a pu être exécutée dans son entier comme le faisait remarquer J-P Mareschal dans son mémoire des places fortes en 1752.
  • Appelée fort Saint-Charles par la suite, puis le Vieux Fanal suite à l'installation du premier phare à son sommet, de 1794 à 1808.
  • Elle a été officiellement déclassée en 1888
  • Elle servira de Vigie à la fin du XIX (vers 1890- Poste des Lamaneurs, Station de sauvetage).
    Détruit partiellement pendant la seconde guerre mondiale, elle le sera définitivement en 1952.
Autres désignations:
  • Batterie du Grau de la Nouvelle, 1758
  • Fort de la Nouvelle, 1772
  • Fort Saint-Charles, 1810
  • Tour la Nouvelle, 1852
  • Tour de l'Ancien Fanal, après 1808
  • La Vigie, vers 1900

XVIIIe siècle
Plan de la batterie de La Nouvelle (1746) © AD11
L'ancienne redoute et la batterie du chenal de la Nouvelle (1758)
© Archives départementales de l’Hérault, C 6955-1 Le Grau et la batterie de La Nouvelle (1766)
© Archives départementales de l’Hérault, C 12350-5

XIXe siècle

Sur le plan de 1819, la redoute ruinée, la vieille redoute louée à l'administration du lamanage et la redoute et batterie de la Nouvelle avec le logement du garde fanal à proxilité.

Plan de la redoute de la Nouvelle, 1819 © Service Historique de la Défense, folio 3 - ATLAS 197 Plan de la redoute de la Nouvelle, 1819 © Service Historique de la Défense, folio 9 - ATLAS 197 Tour la Nouvelle et le phare qui avait été déplacé en bout de jetée en 1808
Carte Etat Major (1850) © IGN

XXe siècle
Chronologie photographique
  1. ≃ 1900




  2. ≃ 1908-1910


  3. ≃ 1920

  4. ≃ 1927

  5. ≃ 1930

  6. ≃ 1945

  7. ≃ 1950

    La vigie vers 1950, la partie haute est partiellement détruite. L'ensemble le sera définitivement en 1952


Les falaises de Leucate

1821: Les falaises de Leucate in Carte de la Côte, depuis la Redoute de Montouliés jusqu'au Cap de la Franqui, dans le District de Narbonne © AD11 Les falaises de Leucate, carte d'Etat-Major (1850) © IGN

Les falaises de Leucate constituent un promontoire surplombant la mer de ces 50m et ponctué de nombreux caps. Cette position privilégiée a depuis longtemps été utilisée pour la surveillance et la défense de cette partie de la côte.


Les falaises de Leucate, vers 1950 et la localisation des redoutes et forts


La Franqui

La rade de la Franqui et l'emplacement des deux redoutes, le talus de la redoute de la Basse Franqui et les ruines de celle de la Haute Franqui (1962) © IGN
Batteries de la Haute et de la Basse Franqui, 1819 © Service Historique de la Défense, folio 4 - ATLAS 197
  • Redoute de la Basse-Franqui
  • Redoute de la Haute-Franqui
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Position de la Redoute de la Basse-Franqui (1945) © IGN
  • Construit en 1711
  • Sous la direction de A. Niquet
  • Classification: Redoute avec batterie à Barbette
  • Etat actuel: Disparue en 1942-44 (Seconde guerre mondiale)
  • Fonction: Garde et surveillance du grau et de la rade de la Franqui. En prévision du futur canal de l'étang de Sigean à celui de Leucate.

Plan des bâtiments en 1819

© Service Historique de la Défense, folio 4 - ATLAS 197

Information:
  • Elle a été officiellement déclassée en 1888. Dans les années 1900, un poste de douanes a été construit sur son emplacement.
  • Elle a été détruite pendant la seconde guerre mondiale par les Allemands pour laisser la place au blockhaus situé juste au dessus. Des vestiges sont encore visibles sur la montée des forts.

XXe siècle
Chronologie photographique
  1. Autour de 1900
    Le poste des douanes à l'emplacement de la redoute de la Basse-Franqui.


  2. Vers 1905
    Le poste des douanes à l'emplacement de la redoute de la Basse-Franqui, la terrasse de la batterie est encore visible.



  3. ≃ 1910
    Les deux redoutes de la Franqui vues de la mer.

    Vue de la mer, les deux redoutes de la Franqui ≃ 1915 Le Poste des Douanes 1915
  4. ≃ 1950
    Après guerre, le poste des Douanes en ruines.

  5. ≃ 1955

    Dans les années 55-60, on distingue encore le talus de la redoute de la Basse Franqui.


  6. ≃ 1963

    Dans les années 60, les villas s'implantent sur le flanc de la falaise et le talus de la redoute est détruit.

Position de la Redoute de la Haute-Franqui (1945) © IGN
  • Construit en 1711
  • Sous la direction de A. Niquet
  • Classification: Redoute avec batterie à Barbette
  • Etat actuel: Restaurée en 1990
  • Inscription au MH: 1967/10/03
  • Fonction: Garde et surveillance du grau et de la rade de la Franqui. En prévision du futur canal de l'étang de Sigean à celui de Leucate.

Plan des bâtiments en 1819

© Service Historique de la Défense, folio 4 - ATLAS 197

XXe siècle
Chronologie photographique

Leucate

  • La grande redoute du Cap des Trois Frères
  • La batterie du Cap
  • Le Signal
  • La redoute des Mattes
Position de la grande redoute du Cap des Trois Frères (1942) © IGN
  • Construit en < 1750
  • Sous la direction de J-P Mareschal
  • Classification: Redoute et batterie
  • Etat actuel: Vestiges
  • Fonction: Garde et surveillance

Autres désignations:
  • Batterie du petit cap de Leucate, 1819
Information:
  • Elle était située au cap des Trois Frères appelé aussi "Rocher de La Sorcière ou Petit Cap (pour le différencier du Cap Leucate)".
    Elle semble avoir été abandonnée dans les années 1780.
    Elle est encore signalée dans un texte de 1892 en tant que batterie (Le littoral de la France / par Ch.-F. Aubert dit V. Vattier d'Ambroyse).

Plan des bâtiments en 1819

© Service Historique de la Défense, folio 5 - ATLAS 197

© Service Historique de la Défense, folio 8 - ATLAS 197
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Position de la batterie du Cap (1962) © IGN
  • Construit en 1750
  • Sous la direction de J-P Mareschal
  • Classification: Batterie en terre
  • Etat actuel: n'existe plus, détruit au début du XIXe siècle
  • Fonction: Garde et surveillance
Plan des bâtiments en 1819

© Service Historique de la Défense, folio 6 - ATLAS 197

© Service Historique de la Défense, folio 8 - ATLAS 197

Information:
  • Cette batterie n'avait pas de redoute. Le rempart de protection était en pierre sèche et en terre.
  • A la place de la batterie, il a été construit un sémaphore au XIXe siècle (appelé le Grand-Cap). Ce sémaphore était aussi connu sous le nom de Fortin ou Vieux-fort.
    Le sémaphore du Cap Leucate (vers 1840), Carte des côtes méridionales de la France publiée en 1866, cartes et plans de la Marine
    Il a été incendié par les allemands à la fin de la seconde guerre mondiale.
  • Le sémaphore a été dėtruit en 1990 pour laisser la place au nouveau sémaphore de la Marine.

Autres désignations:
  • Batterie du Grand Cap

Au XXe siècle
Dans les années 1930


A l'emplacement de la redoute, le sémaphore du Cap Leucate et la plagette (vers 1938).
Dans les années 1950
Vers 1950, les ajouts allemands sont encore visibles
Position du Signal (1962) © IGN
  • Construit en 1745
  • Sous la direction de J-P Mareschal
  • Classification: Signal
  • Etat actuel: Vestiges
  • Fonction: Surveillance

Information:
  • Il était situé à environ 300m au sud de la batterie du cap Leucate et surveillait l'accés à la plagette.
Autres désignations:
  • Fort de Bryganty ou Briganti

Vue depuis la position du Signal sur la Plagette et la dune suspendue
La plagette (vers 1950)
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Position de la redoute des Mattes (1942) © IGN
  • Construit en 1742
  • Sous la direction de J-P Mareschal
  • Classification: Redoute et batterie
  • Etat actuel: n'existe plus, abandonnée à la fin du XIXe siècle et détruit en 1910
  • Fonction: Protection et surveillance du grau de Leucate


Information:
  • Mattes: De l'occitan mata, ce mot désigne des terrains couverts de broussailles. Le lieu s'appelait les Mattes sur les cartes du XVIIe siècle. il est aussi indiqué un cap des Mattes (1626). Un village de pêcheurs portant ce nom existait au pied de la falaise (cabanes de Mattes, baraques des Mattes - 1819).
  • Abandonnée en 1821, la redoute a été officiellement déclassée en 1888.
    Après avoir été vendue en 1895, elle a été détruite en 1910.
Autres désignations:
  • Fort Mattes
  • Redoute Richelieu
  • Batterie tour des Mattes, 1819
  • Fort de Mattes, 1840


Plan des bâtiments en 1819

© Service Historique de la Défense, folio 4 - ATLAS 197
XIXe La redoute des Mattes en 1819, © Service Historique de la Défense, folio 7 - ATLAS 197 La redoute des Mattes vers 1892, Le littoral de la France / par Ch.-F. Aubert dit V. Vattier d'Ambroyse, Illustration A. Karl

XXe La redoute des Mattes (vers 1900) La démolition de la redoute des Mattes (1910-1912)
vers 1954 Position du fort
Position ou se trouvait le fort des Mattes sur la falaise (photographie de 1954).

Pour en savoir plus

1. Abbé Sabarthès Dictionnaire topographique du département de l'Aude comprenant les noms de lieu anciens et modernes (1912). Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque nationale de France
2. LARGUIER, Gilbert. Chapitre XI: l'apogée d'un port incommode in Le drap et le grain en Languedoc: Narbonne et Narbonnais 1300-1789. Nouvelle édition. Perpignan: Presses universitaires de Perpignan, 1999
3. EPPE, Guillaume. Leucate et la défense de la côte languedocienne au XVIIIe siècle : approche historique et archéologique In : Roches ornées, roches dressées : Aux sources des arts et des mythes. Les hommes et leur terre en Pyrénées de l'Est. Actes du colloque en hommage à Jean Abélanet. Perpignan : Presses universitaires de Perpignan, 2005
4. MILLOT, Caroline Jacques-Philippe Mareschal (1689-1778) : une personnalité au service de l’architecture militaire en Languedoc au XVIIIe siècle, Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, 2014
5. Archives départementales de l'Hérault
Le grau de la Nouvelle
Plans des ouvrages à construire
6. Redoute de la Haute Franqui: Ancien Fanal, dit Redoute de la Franqui, notice PA00102741 base Mérimée, ministère français de la Culture
7. Sr. Filliol, Carte du golfe de Lyon, assujetie aux observations astronomiques par Guillaume Delisle; gravé par Delahaye , publiée en 1725 © BNF